Un fainéant en salle de prof'... [Terminé]

*Mais Pourquoi je suis là ?! En plus c'est la salle des profs ?!! J'y crois pas je suis vraiment c*nne !!*

Après s'être fustigée intérieurement ainsi, la jeune fille, habillée plutôt normalement pour une fois, d'un jean noir déchiré au possible et d'un tee-shirt noir délavé et gris (okay je retire le 'plutôt normalement'), qui traînait encore pieds nus dans la froidure printanière du pensionnat se rappela la raison pour laquelle elle était là. En fait non. Ah, si. Son PC avait des problèmes de wifi et, comme elle n'avait pas été élevée dans le respect absolu du règlement, elle se tamponnait l'oreille avec un rubis du fait que la salle des profs était légèrement interdite aux élèves et réservée au profs, d'où son nom. Oh, bien sûr, on pouvait y aller avec un super prétexte, et ce n'était pas l'abscence d'imagination qui avait empêché Moon d'en trouver un pourtant. L'imagination, c'était pas ça qui manquait dans sa tête. Bon, espérons que ça soit vide.
OOOOooooooh Miiiiinnnceeee !!!
Il y avait quelqu'un. Mais pas n'importe quelqu'un. Un prof. Grand. Immense. Blond. Avec une chemise blanche et un pantalon. Et aussi des chuassures tiens. En même temps, elle était un peu bizarre, elle, de se balader sans chaussures...
Bref, Elle ferma la porte derrière elle, et salua le prof.

--Bonjour, Enichi-sensei... Belle journée, n'est-ce pas ?


HJ-comme on se retrouve... n_n -HJ

Enichi-sensei ferma le magazine et le posa sur la table, puis s'assit plus normalement qu’avant, il vira les pieds de son bureau.

Ne restes pas trop longtemps ici, si un autre prof' vient et te voit, il va encore dire que c'est ma faute. Règles idiotes...Au fait, t'es venue pourquoi exactement?
Si tu veux quelque chose, n'hésite pas à le dire, évidemment...Du moment que tu me pas demandes de me comporter normalement comme ces autres imbéciles.

Et Enichi-sensei finit son soda.
Moon, quand à elle, pour bien faire comprendre au prof que, s’il essayait de jouer les profs balèzes toussa, elle ce n’était pas un jeu qu’elle jouait, et qu’elle avait véritablement un esprit d’anarchiste, jamais mise au courant de règles, elle s’avança, et s’assit sur son bureau à côté de lui, les bras tendus car elle s’appuyait sur ses mains au dessus du bureau. Elle balança ses pieds et se penchat en avant, pour regarder par-dessous le visage du prof de maths, matière qu’elle déteste, tout comme moi, soit dit en passant. C’était drôle, ces yeux vairons, surtout qu’ils étaient de deux couleurs étrangement désassorties… En bref, elle les trouvait très beaux, très étranges… Fascinants, en fait. Et soudain, sans aucun rapport avec la situation, elle eut envie de jouer de la musique, et de la faire partager, sa musique, à ce prof si étrange, et en même temps, fascinant, quoiqu’un peu effrayant, un peu comme… Les oiseaux, ou ces fauves très dangereux.
Cette envie irrépressible de jouer de la musique, une envie si forte que des gouttes de sueur perlèrent dans son cou l’oppressait. Elle se redressa et chercha du regard quelque chose, n’importe quoi, et… Oh… Un piano… Dans une salle des professeurs… Pour le moins étrange… Qu’à cela ne tienne, elle avait tellement besoin de jouer cette musique. Tant pis si le prof n’en avait rien à faire, si ça ne le touchait pas. Elle, ça lui rappellerait des souvenirs… Tant pis s’il n’aimait pas, tant pis si ça attirait du monde. Ca lui permettrait de faire le point sur ses pensées en ce moment précis. Elle se leva, et se dirigea au piano, et s’assit. Elle posa ses mains nues sur le clavier. Ses bras d’une blancheur de neige bougeaient au rythme de la musique. Les souvenirs bouillonnaient dans sa tête. Elle vit défiler son enfance, ses parents, ceux qu’elle avait aimés… Elle joua sans s’arrêter, sans reprendre son souffle, 11 morceaux à la suite. (j’ai déjà joués tous ces morceaux irl, sauf le jardin sous la pluie… j’ai pas encore le niveau… bref, en tout cas, elle ne chante pas, l'instrument c'est toujours un piano et les applaudissements, on fait comme si il n’y en avait pas. Okay ?)

http://www.deezer.com/#music/playlist/18419321/5612325

"--Alors comme ça, tu sais jouer du piano...Si tu veux en jouer, n'hésite pas, mais seulement quand je suis là. Les autres vont gueuler sinon."

Moon s'était arrêtée de jouer. Elle regarda le prof de ses grands yeux candides. Un peu surprise, elle lui répondit cette fois :

"--Oh...Euh... Et bien, oui, je sais joer du...Enfin, merci beaucoup. Je me demandais 'il y avait un piano dans une salle spéciale... Bref, de toute façon vous vous en fichez sûrement... Non ? Dans tous les cas, merci. Euh... Je me rends compte que à part en cours, on ne s'est jamais parlé... Ni présentés... Donc eh bien... Je suis Moon Namidakaze, j'ai 14 ans et... Euh... Je suis enchantée de vous connaître !"

La jeune fille s'inclina, les mains sur les jambes, et attendit que le prof se présente lui aussi.

HJ- Bon, okay, j'abuse de faire si court, mais j'avais pas d'idées n_n -HJ

"--Kira Enichi, 22 ans, prof' de math, mais ça tu dois l'savoir comme je sais ton nom, ton prénom, ton âge, ton sexe, ton groupe sanguin, ta race et la dernière p...Rien! n_n""""""

-- La...La dernière quoi ?! De quoi vous parlez, Enichi sensei ?! Dites moi j'veux savoir !! S'iiiil vous plaiiiiiiiiiiiit"

Mais ledit sensei ne semblait pas avoir envie de répondre, et enchaîna sur une grosse vanne bien méchante, qui ne fit même pas ciller la jeune adolescente. En fait, elle n'avait pas conscience qu'elle venait de se faire vanner lamentablement par un prof de MATHS... Elle avait entendu une voix étrange dans sa tête... Se sourcils se froncèrent, elle prit un air inquiet... Des voix ? Et pis quoi de plus, Jeanne d'Arc ?! Pourtant, elle avait entendu une voix... Une voix qui l'appellait... C'était... étrange... Son regard acressa le piano, traversa la pièce, alla se poser un instant sur le rosier grimpant dehors... Et revint au prof. Il n'étaient que tous les deux dans la salle... Est-ce que c'était lui...? Elle se concentra pour ne pas parler à voix haute et demanda en pensée, quand la voix l'appela.

*--Moon...Moon...
--Qui es-tu ? D'où viens tu ? Tu t'es perdu, comme moi ?*

Elle n'obtint pas de réponse dans sa tête, en revanche le prof dut réagir à l'expression de son visage, car il s'écria :

"--Je blague! Fais pas cette tête!

-- Hein ? pardon ? Je... j'étais perdue dans ma tête !!"

(les fautes de langues sont faites exprès, car Moon est -je le rappelle- transylvanienne, et elle s'exprime parfois étrangement en japonais.)
Elle resta un moment ainsi, debout, gênée... Elle profita de ces instants pour mettre son esprit à l'écoute. Rien. Mais qui était donc cette voix ? Et ce professeur ? Quelle sorte de monstre était-il ? Car il n'était pas humain, sinon il ne serait pas ici... Pour la première fois depuis des années, durant lesquelles Moon s'était habituée à la peur (la peur de son père, la peur des humains, la peur des nuits de pleine lune...), elle avait ressenti lorsqu'elle avait entendu au tout début, pour la première fois durant ce premier cours de math la voix de cet homme, une envie irrépréssible de tuer, de boire du sang... Comment pouvait-il être encore en vie en dégageant une telle aura de violence et de force négative ?!

Moon était sortie de la salle depuis peu, quand elle entendit la voix du prof, pas très loin derrière elle.

--J't'avais demandé d'm'attendre...J'sais qu'tu veux retrouver ton copain, l'aveugle, mais t'es pas à deux secondes près, si?

-- Mon...copain...? L'aveugle ? Ah, oui, Kyle Amrant, c'est ça ? En réalité je... Je le connait à peine, il n'est pas mon copain, disons que... Il m'a fait office de parasol l'autre fois, et j'ai réagi d'une façon étrange... C'est tout ! Il est juste mon colocataire, on ne s'est pratiquement jamais parlé lui et moi... Pourtant, il...Il dégage quelque chose... D'étrange... Enfin, c'est comme si j'avais été attirée vers lui... Mais pourquoi je vous dis ça, moi è_é je vais vraiment pas bien dans ma tête !!!

Comme d'habitude elle rougit, et se frappa doucement la tête de son poing fermé, comme pour dire "quelle idiote je suis !", ce qu'elle était exactement en train de penser à cet instant précis. Elle continua à marcher, les mains croisées sur les hanches, le regard fixé au sol. Puis, elle prit une inspiration.

-- Et vous, Kira-sensei, vous est-il déjà arrivé de sentir comme si vous aviez avalé un aimant, et quelqu'un d'autre un autre aimant... Je veux dire... Hum... Comment dire... Ah, voilà, avez vous déjà été attiré par quelqu'un que vous ne connaissiez pas ? Qu'est-ce que ça peut-être ? Je veux dire... Hum... Enfin, c'est pas grave ù_u

Et elle reprit sa marche silencieuse. Ses pas ne faisait aucun bruit, et pourtant, on entendait un bruit de marche raisonner. Le prof ? Elle reporta son regard sur les pieds de celui ci. Non. Il ne faisait lui non plus aucun bruit en marchant. Mais qui alors ? Etrange... Les pas accélérèrent, et elle éprouva une peur sans nom. Elle accéléra le pas, sans se soucier du prof, qui, pensait-elle ne craignait rien. C'était à Moon que la Bête en voulait. Les buits de pas accélérèrent, et avec eux le rythme cardiaque de Moon. Elle se mit à courir de toutes ses forces. Puis elle comprit. Elle ne pourrait pas distancer le Monstre, pour la simple et bonne raison qu'il était en elle, dans son esprit. Au moment où elle venait de comprendre, le Terreur la rattrapa. Elle poussa un cri inhumain, un cri de souffrance, de haine et de peur pures. Un cri suraigu, qui dû vriller les tympans de tous les êtres vivants présents dans ce bâtiment. Elle se débattit, mais plus elle bougeait, plus ses membres et son corps s'enlisaient dans une eau noire, poisseuse et glaçée. Mais qu'est-ce que c'était ?
Puis, elle tomba. Mais quand elle toucha le sol en pierre, elle ne sentit rien.
Puis, une peur rationnelle l'envahit, tandis qu'elle avait l'impression que tout son corps était criblé de minuscules morceaux d'argent en fusion. Elle eut peur qu'on la prenne pour folle, qu'on l'amène à l'asile. Non ! Ca, jamais !
Lorsqu'elle était enfant, on l'avait amené à l'asile. Elle y était restée des mois entiers, en proie à des crises de délire et à des cauchemards atroces.
Voilà ce que donne l'union de deux opposés.
Un vampire et un ange, Satan et Yavhé.
Elle, à cause de ses parents, elle était devenue folle. Non. Elle était née folle. Et voilà que maintenant, elle se tordait sur le sol d'une douleur spirituelle, virtuelle. Les yeux grands ouverts, elle vociférait, elle crachait, elle psalmodiait, pour échapper au monstre de sa folie.

Moon flottait dans un océan, un océan gluant, profond, noir, poisseux et glaçé. Soudain, elle se sentit aspirée sous la suface. Ss yeux s'ouvrirent tout grand, ses pupilles se dilatèrent puis se rétractèrent, et soudain, malgré ses mouvements désepérés pour se débattre, elle fut aspirée sous l'eau.

Elle eut l'impression qu'on lui serrait le coeur avec des griffes, qui s'enfonçaient dans sa poitrine. Et puis elle se réveilla.
Elle eut une grande respiration, comme quelqu'un qui a failli se noyer et qui sort enfin la tête de l'eau.
Ses yeux s'ouvrirent, et ses cheveux se hérissèrent sur sa nuque. Un démon se dressait devant elle, ses yeux flamboyaient de haine. Pourtant elle n'eut pas peur de ce démon, qui pourtant, étant donnée son aura impressionnante, devait être extrèmement puissant. Elle avait une envie de sang, mais pas insurmontable, quoique forte. Ce démon, en fait, n'était pas si effrayant. Des ailes, de longs cheveux de jais. Ce qui la cueillit au iveau du ventre, c'est ce sentiment de peur ambiant, et surtout cette tristesse, qui émanait du démon, cette tristesse, cette colère et cette peur. Elle ressentit une vague de nausée, et dût se mettre à genoux pour ne pas vomir. Puis, elle dût se dire que cela devait faire souffrir son prof, d'être ainsi transformé, ou qu'en tout cas ça n'était pas bon pour lui, Car elle se ramassa sur elle même, et sauta sur le prof' en criant :

"--Je vous en Prie, Kira Enichi- Sama !!! Arrêtez !!!!"

Elle lui atterrit dessus, ils firent un roulé boulé qu'ils finirent contre un mur, que Moon se prit en plein dans la tête.
Elle avait très mal dans tout son corps, le résultat sans doute du contact avec le démon/prof'.
Ses yeux s'ouvrirent de nouveau tout grands, tandis qu'un sang noir et gluant coulait de sa bouche.
Elle regarda le prof sans comprendre, et du sang, noir lui aussi, lui monta aux yeux et coula comme des larmes. Il lui en sortit aussi par les oreilles et le nez. Bientôt, tous les orifices de son visage suintaient le sang, et ils finirent par laisser couler ce sang. Son visage et son cou furent inondés de sang. Elle le laissa couler, tout en se levant. Debout sur ses jambes, elle voulut parler, mais elle ne réussit qu'à vomir un flot de sang, qui éclaboussa ses pieds.
Elle n'eut alors plus qu'une idée en tête : nettoyer tout ce sang. Elle partit en courant, en direction du lavabo le plus proche.

La jeune fille courait dans le couloir, se cognant aux murs, et les mains sur le visage.
Elle se nettoya du mieux qu'elle le put aux lavabos et repartit.
Elle vit une personne de grande taille marchant tranquillement dans le couloir. Enichi-sensei !
Elle accéléra le pas, et finit par courir à toutes jambes.
Une fois arrivée à la hauteur du prof, elle calqua sa démarcha sur celle de l'homme et tourna son visage vers lui :

"--Enichi-sensei-sama, je vous remercie vraiment pour ce que vous avez fait pour moi et je suis sincèrement désolée de vous avoir sauté dessus. Ce n'est pas trop grave ?"

Elle s'étira, on entendit son dos craquer et l'odeur de fleur d'oranger désormais familière se répandit dans l'air. Elle ferma les yeux, secua la tête et mit ses bras derrière sa nuque. Puis elle prit une mèche de ses cheveux qu'elle entortilla autour de son index et qu'elle bserva un moment, l'air pensif.
Elle se tourna de nouveau vers le prof.

"--Excusez moi, Sensei, mais quel âge avez vous, enfin, si cette question n'est pas trop indiscrète... En réalité vous faites très jeune, mais je sens que votre esprit est bien plus âgé que votre corps...Je me trompe ?"


L'adolescente reprit sa marche silencieuse, écoutant la réponse du prof avec un grand intêrét, visible par le léger froncement de ses fins sourcils blancs.

Qui sait? Peut-être que tu te trompes, peut-être non, et puis quelle importance? Tu le sauras bien assez tôt d'toute façon.


L'art et la manière de ne pas répondre aux questions tout en répondant...Mais pas aux questions. En réfléchissant un peu, elle aurait un élément de réponse de toute façon, c'est tout.
Okay, cool, il ne lui avait pas vraiment répondu, mais elle imaginerait la réponse à partir de ce qu'elle avait. Elle était très forte pur ça. Si elle avait été humaine, elle aurait pu devenir journaliste d'investigation ou écrivain. Mais elle n'était pas humaine. Elle continua à marcher, sans rien dire. Elle regarda le prof, ou plutôt l'observa pendant plusieurs minutes. Hmmmmm... Etrange...
Puis leurs regards se croisèrent, et Moon redressa la tête, un peu gênée. Il était vraiment très étrange. Elle mit la main à son oreille droite et joua avec ses piercings pendant un moment. Il devait la prendre pour une maniaque, mais bon u_u
Elle réagit enfin à la dernière partie de sa phrase.

"--Hein ? Mais, Kira-sensei, comment ça je le saurais bien assez tôt ? Je ne comprends pas, je suis un peu bête vous savez..."

Elle ne réagit pas de suite, même qu'elle prit un long moment avant de réagir...

Ne dis pas que t'es bête, idiote, c'est en pensant comme ça qu'on devient vraiment idiot. Et ce que j'ai dit signifie ni plus ni moins que tu auras une réponse claire, précise et tout le tralala dans pas si longtemps que ça, mais que tu peux toujours te torcher pour avoir ta réponse de suite.

L'art et la manière de se contredire dès la première phrase, il l'avait traité d'idiote alors qu'un mot plus tôt, il lui disait de ne pas se traiter d'imbécile...Sinon, à part ça, Kira était toujours aussi direct, aussi bien avec ses élèves qu'avec les autres, aussi bien avec les filles que les gars...Après quelques pas encore, le prof' s'arrêta et regarda par la fenêtre, puis soupira.

C'est ici que nos chemins se séparent. Ja ne!

Il ne s'intéressa pas à ce que faisait la jeune fille ou lui disait, il ouvrit la fenêtre et sauta comme ça. Il retomba sans se faire mal évidemment, sinon ça fait pas grosbill, et il se remit à avancer tranquillement, il fit un simple signe de la main à la gamine sans vérifier si elle le regardait et il remit sa main dans sa poche. Bon sang, il peut pas être peinard, faut toujours qu'un glandu foute le bordel...

[The end]